L’une des principales raisons pour lesquelles la Ligue 1 n’a pas réussi à retenir les meilleurs joueurs de football ces dernières saisons est à cause des revenus que les clubs reçoivent de la télévision. Le championnat de France, très éloigné du Premier et aussi d’Italie ou d’Espagne, cherche des formules pour que les pertes économiques du championnat soient moindres et, de cette façon, pouvoir faire face aux offres à un million de dollars qui reviennent saison après saison pour les jeunes talents qui émergent.
Dans la dernière saison, les pertes des équipes de Ligue 1 se sont élevées à 150 millions d’euros, soit 26 de moins que lors de la saison 2017/2018, mais encore loin de l’objectif de la DNCG pour équilibrer tous les comptes financiers. En 2018/2019, 15 étaient les équipes sans défaite en Ligue 1une nouvelle qui peut être prise positivement mais qui trompe dans le fond de l’affaire : la plupart des équipes du championnat de France n’ont pas dépassé les 40 M€ d’investissementsce qui s’explique aussi du point de vue des taux d’imposition qui existent en France.
En Italie, une loi a récemment été approuvée qui profite aux stars qui jouent en Serie A etau contraire, En France, les impôts sont très élevés pour les revenus supérieurs à 150 000 €: alors qu’en Allemagne 45% d’impôts sont payés à partir de 300 000 €, en France, à partir de la moitié, un taux d’imposition élevé est prélevé. C’est la raison pour laquelle la France est un pays difficile à investir. A Monaco, les joueurs étrangers ne paient pas d’impôts et c’est la raison pour laquelle des joueurs comme Falcao, James, Moutinho ou Fàbregas sont arrivés en 2019 ces dernières années.
Dans les investissements, des fortunes importantes ont atterri dans des clubs de football en France. Le Stade Rennais, par exemple, a François-Henri Pinault comme propriétairel’une des plus grandes fortunes du monde, Le mari de Salma Hayek. L’homme d’affaires est revenu sur le devant de la scène lorsqu’il a fait un don de 200 millions d’euros il y a quelques mois pour reconstruire la cathédrale Notre-Dame après le récent incendie. Au contraire, en club, pour d’autres raisons -apparemment fiscales- on n’a pas assez investi pour faire du Stade Rennais une équipe compétitive. Même s’il faut nuancer qu’en 2019, ils ont remporté la Coupe de France et atteint les huitièmes de finale de la Ligue Europa pour la première fois de leur histoire.
Les salaires sont l’une des principales sources de dépenses en France et les impôts élevés sont un fardeau important pour les clubs, pour celui de s’entendre sur des salaires nets. Même à Monaco, où les joueurs d’autres nationalités sont exonérés d’impôts, de jeunes joueurs sont recrutés en raison des obstacles fiscaux mis au football en France. Un autre exemple est celui de Frank McCourt, qui a débarqué à l’Olympique de Marseille en 2017 sur des bases solides, ayant perdu 80 millions d’euros sur les deux dernières saisons, pour lesquelles il a été contraint de réduire ses investissements pour ajuster le fair-play financier. En France, le peu d’aides étrangères que reçoivent les investisseurs provient de la télévision et des sponsors, et il est regrettable que le PSG, bien qu’il reçoive l’essentiel de ces aides, ne reçoive pas plus de 60 millions d’euros en télévision.
Mediapro, une nouvelle ère pour la Ligue 1 ?
Ces dernières années, ete PSG a été l’équipe qui a reçu le plus d’argent en termes de droits télévisés, mais les 57 millions reçus par l’équipe parisienne sont loin des plus de 170 millions d’euros que Manchester United a empochés. De plus, Huddersfield, l’équipe qui a reçu le moins d’argent du Premier ministre à la télévision, a empoché 40 millions d’euros de plus que les mieux payés de Ligue 1. Les 96 millions versés à Huddersfield la saison dernière sont largement supérieurs aux 51 reçus par l’Olympique Lyonnais, ou aux 46 reçus par l’Olympique de Marseille. Le bilan est très déséquilibré, mais il en dit aussi long sur la Premier League à cet égard.
Mediapro a annoncé en mars dernier qu’il acquerrait les droits de la Ligue 1 à partir de 2020/2021. Pas dans son intégralité, mais la concurrence française a mis aux enchères les droits télévisés dans le but d’augmenter le chiffre d’affaires de la Ligue 1, Et wow il l’a compris. La société créée par Roures a versé 1 153 millions d’euros pour acquérir les droits, 60% de plus que la saison dernière et cela en dit long sur l’impact que peut avoir la chaîne sur la croissance de la Ligue 1.
Alors que l’Espagne consolidera son éloignement de la Bundesliga dans les droits télévisuels de la saison 2019/2020, Le boom en France devra attendre 2020/2021, quand Mediapro diffusera quatre matchs importants par jour à la télévision et paiera des sommes bien supérieures à celles que les clubs de Ligue 1 perçoivent ces dernières saisons. C’est vrai qu’il ne suffira pas de comparer avec le premier ministre pour l’instant, mais ce sera une aide importante pour les clubs que, année après année, ils doivent vendre leurs meilleurs joueurs en raison d’une incapacité financière à les retenir.